Les Pizzlys de Jérémie Moreau

les-pizzlys-jeremie-moreau

Déconnecté !

Avec le retour de l’automne, le Jérémie Moreau nouveau est arrivé avec un très bel album, les pizzlys ! L’auteur singulier du singe d’Hartlepool continue son questionnement entamé depuis la saga de Grimr, sur la place de l’homme moderne au sein de la nature.

Dans ce nouveau récit très poétique, il nous entraîne dans une histoire de survie au milieu de l’Alaska. Nous suivons les aventures de Nathan, chauffeur UBER, totalement à côté de son GPS en pleine remise en question existentielle. Nathan croise la route d’Annie, alaskienne âgée qui rentre vivre chez elle après un séjour à Paris. Après avoir sympathisé, Annie entraîne Nathan et sa famille à l’autre bout du monde pour redémarrer une nouvelle vie.

Nathan et les siens  vont alors vivre un parcours initiatique parfois drôle, souvent douloureux. Au milieu d’une nature infinie, ils vont apprendre à se déconnecter du monde moderne pour se reconnecter à la nature. Ils vont se relier à cette bonne vieille planète également en pleine transformation.

les-pizzlys-jeremie-moreau

L’avis de BDLIRE sur les Pizzlys

Un très bel album avec une histoire encore une fois singulière de l’auteur du discours de la panthère, sorti en 2020 et que l’on avait adoré sur Bdlire. Dans les pizzlys, Jérémie Moreau questionne le lien qui nous unit à cette planète. Partant d’un monde hyper connecté dans lequel on peut désormais aller partout en se laissant guider par des machines, sans jamais se perdre, Nathan, le héros finit par ne plus savoir où aller. En cherchant à vivre connecté, on perd le lien qui nous unit à cette planète, seule au milieu des étoiles. Après une première partie à Paris, dessinée à grands renforts d’une multitude de petites cases serrées pour souligner une sensation bizarre d’enfermement, Annie entraîne Nathan et les siens au beau milieu de l’immensité alaskienne. Et même sur cette terre vierge, le changement climatique est à l’œuvre, perturbant les écosystèmes et les hommes qui y vivent.

Ainsi, après une période de déconnection étonnamment beaucoup plus difficile pour Nathan que pour son jeune frère qui passait pourtant l’ensemble de son temps sur sa console, nos trois héros redéveloppent un lien de proximité avec la nature environnante.  L’auteur explore avec nostalgie, le passé animiste de notre espèce, l’époque antérieure aux religions, où m’homme était persuadé qu’un élan vital unissait plantes et animaux entre eux. L’un des intérêts du récit est de ne pas nous montrer l’Alaska, le retour à la nature, comme la quête du Graal. La terre des inuits nous est montré comme une terre socialement difficile entre alcoolisme et violence.

Un univers visuel singulier et sublime

Graphiquement, l’album est un très bel objet esthétique. Les couleurs font la part belle au rose intense des aurores boréales, à tel point qu’on a de temps en temps l’impression d’être revenu dans les années 80.  Tout comme l’album précédent, le traitement numérique de la couleur est d’une étonnante richesse, malgré une simplicité apparente. Les pages alternent tons très vifs et pastels ce qui provoquent à la fois éblouissement et douceur aux images.  En conséquence, les errances de Nathan au milieu de la nature sont magistrales.

Encore un très grand album de l’auteur de Penss et les plis du monde, à lire absolument !

Pourquoi vous allez aimer ou pas

Si vous aimez les contes animistes, les histoires naturelles et les couleurs roses vives, cet album est fait pour vous.

Détails

  • Éditeur : DELCOURT / MIRAGES
  • Nombre de tomes : 1
  • Parution : Octobre 2022
  • Scénario, dessins et couleurs : Jérémie MOREAU
  • Lien vers le site de l’éditeur : Lien

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *