Gung Ho, tome 5 de Thomas Von Kummant et Benjamin Von Eckartsberg

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Après moi le désert…

Cinquième et dernier opus de la saga Gung Ho, démarrée il y a maintenant 8 ans par Thomas von Kummant et Benjamin von Eckartsberg, sympathiques auteurs bavarois.

Comme toutes les fins de saga, celle-ci se devait d’être épique et dramatique, une sorte d’Alamo au milieu des meutes de ripers (croisement patibulaire entre un aigle et un grizzli).

Dans l’opus précédent nous avions quitté les frères sexy beasts Zack et Archer, prisonniers et en mauvaise posture au milieu des bannis pendant qu’un vent de révolte couvait  au village. Quelques coups de Katana plus tard, tous les bannis ont été massacrés par le père de Yuki (faut pas faire ch… le samourai qui dort en chaque japonais) et les frères rebelles amateurs de motos et de musique rock sont libres. Le propos de la saga, ce n’était pas les bannis donc, leur sort étant réglés en 3 planches.

Sur le chemin de retour au village, la joyeuse troupe croise moult groupes de sales prédateurs dont la mère de tous les ripers (au sens propre) et on commence à comprendre que ça sent singulièrement la chaire fraiche pour les rescapés dans leur camp de vacances.

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A Fort Apache, la révolution a démarré avec Holden dans le rôle de Che Guevarra qui souhaite un partage plus équitable des bières et des hot dogs entre adolescents et adultes. Un peu surpris, les adultes décident de s’accorder un peu de temps de réflexion avant de répondre, temps mis à profit par l’armée des ripers d’attaquer le village.

Dans un déchaînement de violence crescendo, qui occupe toute la seconde moitié du dernier tome, une folie primale gagne l’ensemble des protagonistes, chacun étant tiraillé entre son désir de massacrer son prochain ou de s’enfuir pour échapper à une mort certaine.

Une fin grandiose pour ceux qui aiment les climax à la Ragnarok !

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L’avis de Bdlire

Un album en apothéose pour clôturer une saga “post apo” d’excellente facture, finalement plus proche d’un Délivrance de John Boorman que d’une légende de Richard Matheson.

C’est vraiment l’écueil dans lequel la saga ne tombe pas : nous montrer des hordes de monstres gigantesques  pour permettre aux rescapés de faire un savant étalage de l’armement ultra sophistiqué dont semble être équipé toute famille américaine.

Le propos est ailleurs, celui du conflit générationnel sur la survie et le partage équitable de ressources qui disparaissent (même si ici on parle de bières et de hot dogs, c’est le côté germanique de l’album. Raconté par un italien ou un français, on aurait plutôt tenté de sauver le vin et le fromage en premier, mais c’est évidemment une question de choix culturel). Grandir dans un environnement qui redevient sauvage tend finalement à dresser les générations les unes contre les autres, les plus jeunes reprochant à leurs ainés un manque de prudence dans le gaspillage généralisé de la planète.

Graphiquement, ce dernier opus comme les précédents est tout aussi incroyable tant l’usage de la palette graphique de Thomas von Kummant est tout simplement du grand art. Au gré des planches, toutes les ambiances lumineuses sont abordées de la plus éblouissante des journées ensoleillées à la plus sombre cave d’un immeuble désert. Le réalisme de certaines scènes donne l’impression d’une photo plutôt que d’un dessin par moment.

Un pur chef d’œuvre…

Pourquoi vous allez aimer ou pas

Probablement le meilleur album de la saga, avec un final en apothéose. Vous allez aimer, parce que c’est une série post apo qui ne fait pas la part belle aux zombies ou autres créatures et parce que graphiquement c’est toujours aussi incroyable.

Détails

  • Éditeur : PAQUET
  • Nombre de tomes : 5 / 5
  • Parution : Juin 2021
  • Scénario : Benjamin Von Eckartsberg
  • Dessins et couleurs : Thomas Von Kumman

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