Célestin et le cœur de Vendrezanne, un nouveau conte de la Pieuvre de Gess

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Au cœur du mal !

Après 2 ans d’attente et le génial destin du trouveur, Gess nous livre un nouveau récit des contes de la Pieuvre, l’histoire ésotérique et haute en couleurs de la pègre parisienne de la seconde moitié du 19eme siècle.

Dans ce nouvel opus, nous suivons avec délectation les aventures de Célestin, serveur à l’auberge de la Pieuvre. Comme Gustave Babel ou Emile Farges dans les récits précédents, Célestin possède également un talent étonnant. Au delà des apparences, notre serveur à la bouille sympathique est capable de sonder l’âme profonde des gens.

Célestin a une vie bien tranquille, occupé comme serveur au repaire du terrifiant quatuor de parrains, la bouche, l’oreille, le nez et l’oeil qui justement va bientôt être Papa. Dans cette cour des miracles parisienne des années 50 (1850), Célestin va croiser la route de Daumale, une sorte de Gavroche chapardeur, seul rescapé d’une bande de gamins à la suite d’une découverte dans les catacombes parisiennes. Recherché par les tueurs de l’organisation, il trouve refuge chez Célestin qui va décider de l’aider et d’affronter tout seul la Pieuvre. 

Au fur et à mesure de sa quête, il va croiser une incroyable galerie de portraits aux talents ésotériques comme l’insomniaque qui ne dort jamais, l’hypnotiseur capable d’annihiler la volonté des foules, des crève cœurs, les gardiens du secret de l’Œil et bien évidemment de Vendrezanne, le fantôme au cœur de l’intrigue…

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L’avis de Bdlire

Après le génial destin de trouveur il y a déjà 2 ans, c’est peu dire que ce nouvel opus des contes de la Pieuvre était attendu avec l’impatience d’un gamin de 6 ans devant sa mère en train du lui défaire le papier de sa sucette. Et c’est encore une magnifique réussite, on est de nouveau totalement happé dans cette très belle reconstitution des bas fonds parisiens du 19eme siècle. L’univers populaire, les décors, les trognes des personnages et l’ambiance sont toujours merveilleusement détaillés dans ce nouvel épisode.

 

Pour nous plonger dans cette atmosphère surnaturelle qui sent bon les guéridons tournants de nos grands-mères, le dessin est encore une fois particulièrement étrange, notamment avec cette alternance de filtre rose pour présenter la réalité vue à travers le talent de Célestin. Le trait évoque le Paris impressionniste, celui des cabarets et des cafés de Toulouse-Lautrec. D’ailleurs la ville est un personnage à part entière, tant elle recèle de mystères cachés dans ses entrailles. La rue  Vendrezanne existe réellement dans le 13eme arrondissement. Elle a d’ailleurs été témoin d’un meurtre sanglant en 1888.

Le dessin sert une belle histoire à la fois sordide, horrifique et poignante. Après tout, nous sommes au cœur des basses œuvres de la pègre. L’intrigue est moins focalisé sur le héros comme dans le tome précédent, que sur celle du témoin, acteur malgré lui des évènements et des personnages qui planent (c’est le cas de le dire) autour de l’auberge.

Encore une fois, une très belle épopée… Bon, il va falloir attendre deux ans donc pour le prochain tome. Ca va être long.

Pourquoi vous allez aimer ou pas

Troisième tome aussi fascinant que les deux premiers, Gess fait de nouveau preuve d’une incroyable imagination créative tout au long de l’album. Si vous êtes fans du jeu de rôle Maléfices, des peintures de Gustave Moreau et de Toulouse Lautrec ou même des misérables, cet album est définitivement fait pour vous.

Détails

  • Éditeur : Delcourt
  • Nombre de tomes : 3/3
  • Parution : Mars 2021
  • Scénario, dessin et couleurs : GESS

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