Celestia de Manuele Fior

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Celestia

Voir Venise et planer !

Nous sommes dans le futur, quoi que, en tout cas dans un endroit qui ressemble au notre après une catastrophe et une montée des eaux. Face à ce désastre, une communauté s’est installée à Célestia, ville cosmopolite qui ressemble comme deux gouttes de déluge à Venise, ses canaux et ses palais. Dans cette ville coupée du monde, se côtoient des adultes uniquement, poètes, télépathes et bandits. Et oui la fin du monde n’est pas toujours peuplée de mercenaires et de médecins armés jusqu’aux dents et tueurs de zombies.

Le propos est mystérieux et envoutant, d’autant qu’il n’est pas expliqué pourquoi Célestia est coupée du monde, l’auteur cherche délibérément à éviter de nous donner des repères. Dans cette atmosphère de carnaval, nous suivons les aventures de Dora et Pierrot, 2 télépathes un brin illuminés qui cherchent plus ou moins à percer les mystères de leur environnement et à quitter la ville qui tente de les engloutir. La ville est véritablement le personnage principal du récit, le passé de l’humanité en train de disparaître sous les eaux en tentant de vous emporter avec lui. 

Au fur et à mesure des rencontres, le récit plonge dans un imaginaire de plus en plus riche et alterne moments de contemplation de magnifiques paysages avec une violence de personnages qui tentent d’empêcher Dora et Pierrot de rejoindre le continent. 

Celestia
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Un album pour rêver

Avec Celestia, on retrouve l’auteur de 5000 kilomètres par seconde, album récompensée à Angoulême en 2011.  Même si le propos est cette fois très différent et très imaginaire, on retrouve certains thèmes communs, comme celui de s’interroger sur les choix que l’ont fait dans une vie en tant que personne et cette fois en temps qu’espèce et les conséquences que cela entraîne sur notre futur. 

Comme nous dans le monde actuel, les personnages sont un peu perdus dans un univers incompréhensible. Ils sont en quête d’un sens insaisissable.

Visuellement l’album est une grande réussite esthétique. Réalisée à la gouache les pages alternent tonalités vives et sombres, couleurs froides de la lagune vénitienne ou violemment lumineuses d’un été ensoleillé au bord de la mer. Le dessin contribue pleinement à l’imaginaire du récit.

Pourquoi vous allez aimer ou pas

Un album sur une fin du monde poétique avec des survivants qui habitent Venise et pas un New York dévasté, sans une armée de zombies mais avec des enfants et des adultes qui font du spiritisme entre 2 fêtes de Carnaval. C’est calme, beau comme un palais Vénitien avec juste ce qu’il faut d’histoire et de mystère pour passer un bon moment. Rafraîchissant et vraiment reposant en ces temps déraisonnables…

Détails

  • Éditeur : Atrabile
  • Nombre de tomes : 1
  • Parution : Mars 2020
  • Scénario, dessins et couleurs : Manuele Fior

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