Jusqu’au dernier de Jerome FELIX et Paul GASTINE

Résumé

Un western crépusculaire, dans la veine d’Impitoyable de Clint Eastwood ou du dyptique la mine de l’allemand perdu et le spectre aux balles d’or des aventures de Blueberry.

L’album raconte le destin de 3 cow-boys conduisant leur dernier troupeau de bétail à travers les plaines de l’ouest avant de raccrocher les crampons à Abylène et de prendre leur retraite dans le Montana. Une fois le troupeau livré et la paye encaissée, Kirby, Russell et Bennett son protégé depuis la perte de ses parents, filent et s’arrêtent en chemin à Sundance, une petite ville du Woyming. Cette ville est l’enjeu d’une intense négociation avec la compagnie ferroviaire Union Pacific pour devenir la principale gare du Wyoming.

Au cours de leur halte, un incident provoque la mort de Bennett, déclenchant un engrenage implacable entre les 2 cow-boys et la ville de Sundance pour identifier le tueur d’un côté et éviter de créer un incident diplomatique faisant renoncer l’Union Pacific à son projet de l’autre. Cet engrenage déchaîne un flot croissant de violence qui s’achèvera dans la tragédie la plus totale.

Mon avis

Un ouest violent, sans foi ni loi qui disparaît lentement au fur et à mesure de l’arrivée du chemin de fer.

L’album est une version très sombre de l’homme qui tua Liberty Valance de John Ford, le côté romanesque de John Wayne et James Stewart en moins. Comme les 2 héros, on est pris aux tripes par cette tragédie qui s’abat sur eux, ces enjeux qui les dépassent et qui finissent par les aveugler complètement. Le récit est une belle métaphore sur l’animal qui sommeille en chacun de nous et recouvert petit à petit par la civilisation. Même civilisé, l’homme reste violent dès que ses intérêts sont menacés. “Jusqu’au dernier” détonne dans l’univers de la bande dessinée de western généralement portée par un héros ou ex hors la loi en quête de rédemption. Ici pas de héros, juste une situation qui dégénère et qui emporte tout sur son passage. De ce point de vue, on est plus proche d’un film noir que d’un western.


Visuellement, les dessins et les couleurs sont exceptionnels avec un travail incroyable sur la lumière qu’elle soit naturelle ou artificielle. Le dessin est très rythmé (beaucoup de plans différents) au service du scénario d’actions. Le travail de Gastine sur les expressions et le jeu d’acteurs des personnages est au cordeau. Certaines scènes donnent réellement l’impression d’être jouées. Le contraste entre les visages fatigués des adultes et celui juvénile des enfants est saisissant. Par ailleurs, tout l’album a été fait entièrement sur ordinateur, ce qui est d’autant plus extraordinaire dans le rendu graphique final.

Pourquoi vous allez aimer ou pas

Si vous aimez les westerns dessinés comme un film noir et les tragédies antiques, cet album est fait pour vous.

Détails

  • Éditeur : GRAND ANGLE
  • Nombre de tomes : Histoire complète
  • Parution : novembre 2019
  • Scénario : Jerome FELIX
  • Dessin et couleur : Paul GASTINE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *